Welcome to the other side!
Le 5 Mai 2021, 6 étudiantes et leurs professeurs de l’Ecole supérieure de commerce de AUDENCIA NANTES sont venus découvrir le devenir des déchets ménagers et des déchets issus des activités économiques.
Le groupe était composé de 6 nationalités : Américaine, chinoise, indienne, japonaise, anglaise et française. Le recyclage et l’éco-conception étaient au cœur des débats de la visite.
Les étudiantes de l’Ecole AUDENCIA ont qualifié la visite de « eye opener »
La visite a donné lieu a des échanges sur la production de déchets, les différentes formes de valorisation de déchets (recyclage matière, valorisation énergétique…), sur les limites du recyclage et du recyclable.
Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit.
En effet, des matières recyclables mais trop petites pour être triés, trop sales pour être conformes aux cahiers des charges, imbriquées ou assemblées les unes aux autres dans la conception d’un produit ne peuvent donner lieu à une valorisation dans les filières du recyclage. Il en est par exemple le cas avec des biens de consommation contenant des composants électroniques dont les leds, batteries, équipements RFID présents dans les objets connectés, chaussures, vêtements et autres accessoires, emballages logistiques pour la gestion des stocks…
De même, les impacts environnementaux doivent être considérés dans la réflexion sur le cycle de vie des produits et pour estimer la pertinence du niveau d’éco-conception d’un produit. Un stockage et un tri de chaque matière en petite quantité ne permet pas une logistique efficace (économiquement et environnementalement parlant) et est difficilement praticable sur tous les lieux de production des déchets. D’autre part, expédier des matières à des centaines ou des milliers de kilomètres fait aussi très rapidement retomber la note du bilan écologique du geste de tri et de la préparation au recyclage (sans parler des déchets qui aujourd’hui circulent par voie postale pour répondre à des initiatives de « green marketing »).
Le choix économique et technique reste aussi déterminant pour les industries consommatrices de matières recyclées : Côté économique, le cours des matières premières est une variable importante sur le choix des industriels de consommer de la matière vierge ou recyclée. Côté technique, les matières premières vierges sont plus homogènes, plus faciles à consommer dans une usine de production et nécessitent moins de consommation d’eau et d’électricité par exemple sur certaines matières... Enfin, les besoins de matières premières et donc aussi de matières recyclées sont tirés par les pays aux industries de production les plus dynamiques. La consommation de matière recyclée en France et en Europe ne permet pas aujourd’hui d’absorber toutes les nouvelles matières premières préparées dans les centres de tri. Les usines asiatiques alimentent l’Europe avec des biens de consommation qui voient leur cycle de vie se terminer en Europe. Outre les contraintes techniques pour préparer des matières recyclables, un cycle vertueux est donc plus difficilement atteignable car production et consommation ne se retrouvent pas au même endroit.
On parle aussi de délocalisation de la pollution et de l’impact environnemental, car les industries dont les plus polluantes (textile, pétrochimie…) sont aujourd’hui en majorité en Asie ou en tout cas en dehors de l’Europe. Les impacts environnementaux de la production industrielle sont donc délocalisés, et on veut encore leur renvoyer la problématique des déchets des biens de consommation en fin de vie ? (Crise fin des importations de déchets en Chine de fin 2017).
Objectif 100% valorisation
Selon les qualités et quantités de déchets produites, un tri à la source peut être conseillé, et les moyens de stockage et de transport sont adaptés à chaque situation déchets de nos clients. Les centres de tri de la société TRI OUEST préparent et valorisent plus de 150.000 tonnes de déchets par an.
Les déchets dangereux sont écartés à la source. Un contrôle de chaque réception de déchets a lieu sur chaque zone dédiée à un type de déchets. Les déchets sont ensuite triés par qualité de matière selon les cahiers des charges propres à chaque filière de traitement ou de valorisation (recyclage matière, valorisation énergétique, stockage des déchets…). Les opérations de tri manuel et mécanique, de démantèlement et de dépollution, de broyage ou de cisaillage, de mise en balle et de rechargement pour densifier les flux, sont les étapes essentielles à la valorisation des déchets. Complémentaire au centre de tri, l’unité CSR (Combustible Solide de Récupération) permet de valoriser en énergie les déchets non dangereux non recyclables. Les consommateurs de CSR sont aujourd’hui majoritairement les cimentiers (en substitution au charbon). Contrairement à l’incinération, il n’y a pas de cendres à traiter et stocker car elles font parti du produit fini, le clinker pour la production de ciment (le combustible et les matériaux broyés sont introduits ensemble dans le four, sans échangeur de chaleur).
Actualités marché des déchets : Le marché des matières à recycler subit depuis fin 2017 des tensions très importantes (fin de l’importation de déchets en Chine). La tension est telle que certaines qualités et certaines quantités de matières à recycler trouvent difficilement consommateurs (plastiques, papier, carton, Bois B…). Donc même si les matières sont triés et recyclables, la saturation du marché des débouchés pour la consommation de matières recyclées (notamment en France et en Europe) peut freiner les ambitions de tri et de recyclage des producteurs de déchets.
Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé le 18/01/2019 dans la cadre de la politique de transition écologique sur les priorités suivantes et développera les réglementations en faveur de : - l'incorporation de matières premières de recyclage dans les produits (mécanismes incitatifs) - la consommation des CSR (Combustible Solide de Récupération) (soutien pour alléger les coûts de fonctionnement des chaudières) - l’éco-conception (réduire les quantités de produits manufactures non recyclables) - la robotisation des centres de tri (améliorer les techniques de préhension des déchets) - l’emploi et la compétence (évolution des métiers liée à la modernisation des centres de tri) - l’export (en particulier pour la croissance des petites et moyennes entreprises)